Ouvrir notre regard
Cette nouvelle édition du festival est comme une invitation à achever un parcours commencé en 2011. Le voyageur qui s'était promis de faire le tour de cette mer au milieu des terres, la bien nommée Méditerranée, n'avait pu présenter que la moitié de ses richesses.
Ce 32e festival sera donc la face cachée du précédent, son autre figure, inséparable et différente. À la production inspirée et forte des compagnies israéliennes va correspondre la multiplicité et la créativité des groupes venant des pays de culture arabe.
Le spectateur sera donc invité à poursuivre ce long itinéraire qui ramène à la poésie et à la violence, aux couleurs et aux séductions de civilisations à la fois proches et secrètes, si traditionnelles et si inventives. Le Maghreb avec le Maroc de Bouchra Ouizgen et la Tunisie de Radhouane El Meddeb, le Machrech avec le Liban et Danya Hammoud et jusqu'à la Turquie avec Mustapha Kaplan et Filiz Sizanli, et à l'Iran avec un programme cinéma inattendu, sans oublie l'Espagne, notre voisine intermédiaire de ces cultures. Certains des chorégraphes ont préparé leur spectacle au cours de l'année 2012, à Montpellier même, dans cette "Agora" de la danse qui mérite bien ce nom de "place", ouverte aux talents et à l'imagination de la Méditerranée.
Pour autant, l'achèvement du parcours le long des rives de notre mer, ne clôture pas le présent festival. Le spectateur retrouvera la danse brésilienne dans une chorégraphie hip hop, Käfg Brasil, ainsi qu'une création pour danseurs taïwanais, Yo Gee Ti, toutes deux de Mourad Merzouki, choréographe associé de cette 32e édition. Et Montpellier Danse proposera aussi des pièces de grandes compagnies, comme Cedar Lake ou William Forsythe.
En soutenant créateurs et compagnies, ce festival nous aide à ouvrir notre regard. La tradition des voyages, depuis des siècles, nous apprend que l'émerveillement est à nos portes et que l'Autre, sans nous ressembler, nous rassemble. Jusqu'à la prochaine année.
Michel Miaille Président de Montpellier Danse