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Malawicultures

Hééé Mariamou

  • Hééé Mariamou
Date de création : 07/03/2006
Genre : Danse
Rubrique : Danse

L'histoire
Mariamou est une jeune fille de 15 ans d'origine africaine. Mais c'est aussi une jeune française, élevée par sa famille en région parisienne, dans une de ces cités que l'on assimile facilement à des ghettos où rêver d'un avenir est tout simplement impossible. Si Mariamou se sent parfois perdue entre sa propre culture, les mœurs que lui imposent ses proches et son irascible besoin d'intégration au pays qui l'a vue grandir, elle entend pourtant échapper au destin qu'on a tracé pour elle, et subit avec rage, parfois maladresse, les diverses influences qui lui servent de repères.
Mariamou elle loin d'être la seule fille d'immigrés dans cette situation, et à l'heure du bilan, quatre d'entre elles analysent leur vie avec clairvoyance, sans aucune indulgence pour elle-même ou pour l'environnement qui les a peu soutenues et souvent mal comprises.

Commencée d'écrire il y a six ans, et déjà interprétée avec succès par les jeunes danseuses de la SMJ d'Aulnay-sous-Bois, l'histoire de Mariamou est aujourd'hui encore au cœur de l'actualité. C'est celle d'un grand nombre de filles d'immigrés nées en France, élevées en banlieue, et dont tant de questions brûlent les lèvres. Alors que d'autres ont fait le choix de s'exprimer par la violence et de s'affirmer par la haine, comment soigner ses maux lorsqu'on n'a que 14 ans et la tête remplie d'autant de projets que de désillusions ? Auprès de qui se révolter ? Comment se réconcilier avec la vie ?
Tout en transportant des valeurs positives – la réussite, l'ouverture d'esprit, l'échange, la dignité, le respect – et sans tomber dans les clichés,
"Hééé Mariamou" témoigne à travers l'humour, la danse et l'expression scénique d'un mal français, le clivage d'un pays où peur et incompréhension riment avec inégalité et exclusion.

La danse
La danseuse et chorégraphe Maïmouna, qui enseigne depuis 10 ans notamment dans la célèbre Ecole de danses du Marais (Paris IV), a conçu cette œuvre comme un melting-pot de musiques, de danses et de chants d'influences africaines et afro-américaines, avant tout vectrices de messages populaires.
L'opposition, certes présente, mais aussi l'étonnante similitude entre les rythmes traditionnels (danses, chants et percussions africaines) et modernes (N'dombolo, Coupé-décalé) illustrent à merveille ce mélange de cultures dont les jeunes africains des banlieues sont aujourd'hui les réceptacles vivants, et le choix qui leur est donné d'intégrer leur double culture ou au contraire de la rejeter.
C'est ainsi que sur plus d'1h10 de musiques au rythmes frénétiques, l'histoire de Mariamou et des siens prend vie à travers 7 tableaux où s'entremêlent avec harmonie et originalité Ragga, Dancehall, N'dombolo, Coupé-décalé, mais aussi danses traditionnelles de l'Afrique de l'Ouest, Afro-Contemporain, Krumpin', Rn'B et Modern' Jazz.
Maïmouna entraîne son auditoire avec énergie et subtilité dans un monde à la fois proche et touchant, et propose une vision satirique des cultures de ses deux pays, elle qui a su – non sans rébellion – faire de sa particularité un formidable atout.

"Les danses contemporaines sont aussi indispensables que les danses traditionnelles africaines ; on s'exprime à travers les mouvements, on évacue les tensions, on extériorise toutes les mauvaises ondes. Si vous remarquez bien, les danses actuelles qui sont le plus à la mode proviennent des endroits où la misère est la plus grande, des pays marqués par les guerres civiles… Le Coupé-décalé est indissociable des événements de la Côte d'Ivoire, certains pas du N'dombolo sont une allusion franche à la guerre ("hélicoptère", "salut de commandant", "position de tir"…), le Krumpin'est le fruit de violentes émeutes provoquées par des jeunes du ghetto de Los Angeles. De la même façon, les pas de Dancehall ont été créés les jeunes des banlieues jamaïcaines et personne n'ignore d'où est vient le Hip Hop. Toutes ces danses résultent de la rue, des souffrances, des frustrations, et constituent un moyen de s'évader de la misère et des malheurs. La danse peut être pour ceux qui étouffent une véritable thérapie". (Interview de Maïmouna, avril 2005)

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