"Tous les maîtres de la tradition du djembé sont d'accord au moins sur un point essentiel: ce n'est pas au batteur lui-même de s'autoproclamer djembéfola, mais bien aux acteurs du milieu culturel traditionnel d'en décider, les danseuses, lors des fêtes, et les autres maîtres tambours déjà reconnus. A cet égard, Soungalo Coulibaly, avec sa personnalité charismatique, son sens de la répartie rythmique, son génie créatif, son goût de la surprise et sa musicalité généreuse, fait à coup sûr l'unanimité.
Les percussionnistes ouest africains les plus fameux et les plus respectés, de Doudou N'Diaye Rose à Mamady Keïta, en passant par Famoudou Konaté, Adama Dramé, Fadouba Oularé ou Maré Sanogo, s'accordent à le considérer comme un des plus grands représentants de la tradition mandingue du djembé. Bambara de pure souche - son père était chef du village de Béléko, à une centaine de kilomètre de Ségou, dans le Baninko (Mali) - Soungalo Coulibaly est né en 1955 et a été élevé dans la plus pure tradition bambara. Batteur de bara et de sabani dès son plus jeune âge, il joue pour accompagner les travaux des champs et les fêtes populaires.
Quittant Béléko pour la ville de Fana, puis pour la Côte d'Ivoire, il apprend le djembé en autodidacte, saisissant chaque occasion d'accompagner les djembéfola qu'il rencontre dans les fêtes et "volant" leur musique. Lorsqu'il s'établit à Bouaké dans le milieu des années 1970, il s'impose tout de suite grâce à sa musicalité remarquable et à sa capacité de s'adapter à tous les styles. Ces mêmes qualités lui valent depuis lors d'être régulièrement invité en Europe pour y donner des concerts avec son ensemble et diriger des stages."
Soungalo Coulibaly est décédé en 2004.
Texte de Vincent Zanetti (extrait des maîtres du djembé, Cahiers de musiques traditionnelles)
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