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Tout comme leurs pères respectifs, les deux cousins Ballaké Sissoko et Toumani Diabaté ont forgé leur réputation, chacun dans le sillage de l'autre. Les deux compères ont appris la kora ensemble, en regardant et en écoutant leurs pères Djelimadi Sissoko et Sidiki Diabaté connus par tous les Maliens pour leurs duos de kora et notamment l'album "Cordes anciennes" sorti en 1971, considéré aujourd'hui comme un témoignage essentiel de la musique mandingue. Dans ce même esprit, les deux fils qui ont repris le flambeau enregistrent "Nouvelles cordes anciennes" et donnent ainsi suite, près de 30 ans plus tard, au témoignage de leurs aînés.
Tous deux appartiennent à de fameuses familles de "djeli" (griots) installées au Mali mais originaires de Gambie. Du côté maternel comme paternel, la kora était une affaire de famille. Pourtant Ballaké est avant tout un autodidacte. Aîné des garçons, d'une petite tribu qui compte plus de trente bambins, son père refusait qu'il soit musicien. Il voulait faire de lui un avocat ou un fonctionnaire. Le jeune Ballaké a donc appris en cachette. Quand son père meurt en 1981, il n'a que 13 ans, mais il le remplace pourtant au sein de l'Ensemble Instrumental du Mali.
Après un premier album instrumental sorti sur le label Cinq Planètes sous l'appellation Djelimoussa Sissoko, en 2000, Ballaké enregistre "Deli" pour Label Bleu, dans lequel sa femme Mama Draba assure les voix. Son second opus, "Tomora" qui sorti en mars 2005 propose un voyage à travers de nombreuses ethnies de l'ex empire Mandingue. On y retrouve notamment, la divine Rokia Traoré et son cousin Toumani. Avec son quatuor de virtuoses, Ballaké Sissoko, tout en respectant la grande tradition de la kora mandingue, joue avant tout avec ses émotions.
Aline Gérard
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