Mouloud Feraoun, instituteur dans un village algérien, était un écrivain nourri de culture française, et pour cette raison considéré par certains comme un « pur produit de la colonisation ». Après son assassinat par un commando de l’OAS, quatre jours avant les accords d’Evian, on a retrouvé son Journal, tenu depuis le début de la guerre d’Algérie sur les conseils d’amis écrivains, parmi lesquels Albert Camus ou Germaine Tillion.
A travers une description du quotidien, de scènes de vie, il y raconte, avec une remarquable lucidité, l’irrésistible cassure entre Algériens et Français, qui avaient vécu côte à côte pendant plus d’un siècle, ainsi que le durcissement du conflit, les viols systématiques, la torture. Dominique Lurcel a mis en scène ce texte avec la plus grande sobriété : sur un plateau nu, les mots de Mouloud Feraoun, portés par Samuel Churin accompagné du violoncelle de Marc Lauras, résonnent avec intensité. Ils expriment de façon simple et sensible tous les sentiments d’un « Juste » écartelé entre deux cultures, face à la colonisation et à la guerre.
D’après Journal, 1955-1962 de Mouloud Feraoun
Adaptation et mise en scène : Dominique Lurcel
Jeu Samuel Churin
Violoncelle Marc Lauras
Tarifs : 7 à 15 euros /
Mardi 27 novembre à 20h30 /
Renseignements et réservations 01 64 210 210