SPLA : Portail de la diversité culturelle
Malawicultures

La Kahena "Les Voix du Maghreb"

  • La Kahena Les Voix du Maghreb
Genre : Compilation
Date de sortie : Lundi 05 septembre 2005
Pays principal concerné : Rubrique : Musique

Le musicien algérien, opère un retour vers ses racines nord-africaine et collabore avec de nombreuses chanteuses du Maghreb.

La musique de l'album La Kahena est un mélange provocateur d'éléments arabes, berbères et juifs, passés au crible de la technologie par Sabbah, et révèlent des contrastes de cultures et de textures. Sabbah aime citer "Ainsi que Don Cherry le répétait souvent : il y a de la musique pour danser mais on ne peut pas passer sa vie à danser. Il faut de la musique pour la contemplation, pour se relaxer et méditer."

Le titre d'ouverture "Esh "Dani, Alash Mshit" est interprété par la diva algérienne du raï Cheba Zahouania. Elle invoque Constantine, le nom du lieu de naissance de Sabbah sur une musique qui mixe raï, reggae, techno ainsi que du violon et du oud d'Afrique du Nord."Je viens d'Algérie mais ce n'est pas un pays dans lequel je peux retourner facilement", se plaint Cheb I Sabbah en expliquant que ce titre est en quelque sorte un retour aux sources spirituelles à défaut de physique. C'est donc au Maroc que Sabbah a pu se rendre y concocter ces avec délicatesse et sensibilité ces huit titres aux structures sonores complexes et fascinantes.

Le groupe Ouled Ben Aguida joue une musique appelée aïta, ce qui signifie pleurer, appeler à l'aide. Leur long titre mélange en fait deux chansons. Il met en scène un jeu de questions-réponses vocal avant de s'ouvrir sur un instrumental où se mêlent violon, oud et percussions avec une réelle authenticité berbère. De même, sur "Im Ninalou", la voix aigue de Michal Cohen émerge de percussions oscillantes et reste au premier plan tandis que Cheb I Sabbah envoie des beats modernes.

Pour ce qui est de structurer et de mixer un titre, Sabbah se révèle extrêmement méticuleux et ne fait aucun compromis, par contre, il ménage aux musiciens en studio toute la liberté pour qu'ils puissent donner le meilleur de leur tradition et savoir musicaux. "J'ai eu une approche très simple", explique-t-il en relatant sa rencontre avec le groupe B'Net Marrakech, "nous sommes d'abord allé chez eux et dés qu'on est parvenu dans leur rue, ils nous ont accueilli en jouant du tambour, en chantant et en jouant. Après un thé et des pâtisseries, nous avons convenu de nous retrouver le lendemain au studio."… "Synchroniser le beat mécanique des machines avec l'âme plus fluide du folklore peut être un réel challenge, mais le résultat final est une alliance parfaite d'ancien et de moderne.". Sabbah a su utiliser leur chant comme une accroche véritable du titre en les utilisant comme dans un morceau pop, tout en respectant totalement leur identité propre.

Khadija Othmani vient de Djanet, dans le sud de l'Algérie et est la mère du célèbre chanteur et joueur de oud Baly Othmani. Sa musique sur La Kahena, sur laquelle des femmes en robes indigo se rassemblent pour chanter et jouer des percussions provient de la tradition tinde (Sahel). A travers son mélange hypnotique des deux chansons "Alkher Illa Doffor (La paix se révèle derrière les blessures)" et "Ad Izayanugass (ce qui doit arriver arrivera)", elle révèle toute la pureté et la noblesse de la culture Touareg.

Haddarates est un groupe marocain de cinq femmes qui chantent des prières et des chants sacrés à la gloire de la mère du prophète Mohammed avec des percussions pour tout accompagnement. Ces chants Sufi, proches de la transe, sont toujours interprétés entre femmes, à la maison, lors de cérémonies religieuses ou encore lors des mariages.

Le dernier titre de l'album, "Jarat Fil Hub" explore le côté plus formel et traditionnel de la tradition andalouse, la musique que les musulmans et les juifs développèrent en Espagne avant de la ramener en Afrique du Nord aux XVe et XVIe siècle. Cette musique était omniprésente lorsque Sabbah était enfant et son élégance et son lyrisme l'ont accompagné tout au long de son voyage musical.

Cette approche consistant à mélanger et transformer toutes ces traditions est en fait un moyen de les préserver, en les popularisant auprès d'un public jeune et à un niveau mondial. "Bien sur, ces musiques d'Andalousie, par exemple, ont leurs défenseurs en Afrique du Nord et en France, mais ces femmes du groupe Haddarates n'ont pas beaucoup d'étudiants qui leur demandent de leur enseigner leur tradition musicale. Le jour où elles disparaîtront, la tradition risque de se perdre. La Kahena est une tentative de rester en contact avec cette tradition parce que je pense que c'est très important. Sinon, tout ce que l'on va avoir c'est du moderne, du moderne et encore du moderne… C'est vrai, on pourrait s'en contenter, mais il faut aussi prendre un peu de recul et savoir de où l'on vient, quel est notre héritage culturel, cet héritage vieux de plusieurs milliers d'années."


TRACKLISTING

01) Esh 'Dani Mshit : Why Did I Follow Him ?
Featuring Cheba Zahounia
02) Sadats : Saints Of Marrakesh

Featuring B'Net Marrakech
03) Toura Toura
Featuring Brahim Elbelkani

04) i - Alla Al'Hbab : Blessed Be My Friends
ii - Hajti Fi Gurini : Longing For My Lover
Featuring Ouled Ben Aguida

05) Madh Assalhin : Praising Of The Saints
Featuring Haddarates

06) i - Alkher Illa Doffor : Peace Is Found Behind Wounds
Ii – Hajti Fi Gurini : Longing For My Lover
Featuring Kadhija Othmani

07) Im Ninalou : If The Doors Are Locked
Featuring Michal Cohen

08) Jarat Fil Hub : Love's Chalice
Featuring Nadia

Personnes

1 fiches

Structures

1 fiches

Partenaires

  • Arterial network
  • Malawi : Blantyre Arts Festival

Avec le soutien de